mercredi 28 mars 2012

De Hervé Fabre à Bronislava (1)

lundi 14 juin 2010


(2) Vichy ? Analyse de Gosselent, de Hervé Favre (la voix du Nord)

Vichy - Pas Vichy ?
Gosselent, (lien) "Le monde diplomatique"
"Peut-on comparer l’attitude actuelle de la France à l’égard des Roms à celle de Vichy à l’égard des Juifs? Non, car tant qu’il n’y aura pas menace de mort et mort effective, c'est sans commune mesure. Oui car eût égard à ce que nous savons de la notion de génocide aujourd’hui -que le monde de Vichy ignorait- nous devons être tout particulièrement vigilants quant aux droits de gens dont des parents ont été victimes d’un génocide -et qui peuvent donc l'être à nouveau-. Quand on essaye d’imaginer ce qui se passerait si un pays d’Europe avait cette attitude à l’égard de sa population juive, on comprend immédiatement en quoi l’attitude française est inacceptable. Une telle attitude contre les Juifs est tout simplement impensable, inimaginable partout dans le monde, même en Iran, en Corée du Nord, au Soudan...

Apparemment, avec les Roms, ça n’est pas pareil, c’est un génocide certes, mais ça ne donne pas d’obligation morale à protéger spécifiquement les droits des victimes ou de leurs descendants. La France -qui a reconnu le génocide arménien- vient d’inventer une catégorie, le sous-génocide, le génocide qui n'impose aucune obligation morale, dont on n'a pas à tenir compte..."
"Mon père à eu des très bons amis d’enfance Roms et il nous a prénommés mon frère et moi avec les prénoms de ces deux amis. Il y a deux points que je trouve important de souligner à propos des Roms et de leur culture. La société Rom est très orientée vers la transmission de divers savoir-faire, d’individu à individu. Compte-tenu -cause et conséquence- de leur itinérance -voulue et subie- les Roms ont eu peu accès à l’école mais ils ont su transmettre des savoir-faire -notamment artisanaux et artistiques mais aussi médicinaux- de générations en générations.

De ce point de vue, leur approche de la connaissance est similaire à celle de ceux qu’on appelle Peuples Premiers (Autochtones, Aborigènes, Premières Nations). La pédagogie est indissociable des structures de base de la société, notamment la famille.
Et pour ce qui est justement du lien entre les Roms et un territoire originel, il convient de noter que les Roms ont suivi, des siècles plus tard, le trajet des Indo-Européens. De ce point de vue, leur périple est absolument remarquable ethnologiquement, puisqu’ils ne savaient rien des Indo-Européens et n’avaient pas non plus conscience de faire un périple, ils changeaient simplement souvent d’endroit, et ces changements ont constitué un périple seulement après plusieurs générations. Pour les individus, ce périple était invisible, et inconscient. C’est tout à fait remarquable que les Roms aient reconstruit ce périple sans le savoir et qu’ils aient été les seuls à le faire.
Excusez le parallèle entomologique mais cela me fait penser au périple des papillons Monarque en Amérique du Nord qui font une migration qui leur prend plusieurs générations. Personne n’a à ce jour découvert comment ils pouvaient refaire le trajet de leurs parents sans l’avoir appris d’autres individus."
Note de moi : lorsqu'on lit un article de journal ou qu'on entend un discours à leur sujet, remplacez toujours mentalement le mot "rom" par le mot "juif" et vous verrez tout de suite l'effet que ça fait... merci à Roland Matteoli (lien) de "datzibaoued" qui m'en a fait prendre conscience ! Je ne trouvais rien de grave à voir écrit dans les feuilles de chou régionales ou nationales "le gendarme qui a tué un gitan" etc... Oui, c'était bien le cas, non? Et lorsque j'ai remplacé le mot "gitan" par le mot "juif"... Ca change tout ! Honte à moi.
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Résumé, étymologie et histoire
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''Tous les préjugés mènent aux Roms''
Hervé Favre, La Voix du Nord
मनुर् भव जनया दैव्यं जनम्
Deviens l'Homme, pour créer la race divine.

Les Roms ou Doms (hommes en hindi) partirent du Sind actuel (ce sont des sinti) et du nord du Pendjab vers l'an 900 en deux vagues dont la seconde 3 siècles après. Sans doute des ''intouchables'' et des artistes musiciens renommés, car les professions des hors-castes particulièrement méprisés [bouchers, équarrisseurs, fossoyeurs..] comprenaient aussi les ''saltimbanques'' c'est à dire des artistes...et des militaires. Chassés ou au contraire envoyés en ''ambassade'' à la cour de Perse, ils parlaient le sanskrit et l'hindi-ourdou et le parlent toujours : c'est le ''romani'' leur langue actuelle qui comporte cependant des emprunts aux divers pays où ils se sont établis au point que certains l'ont oubliée (et elle fut parfois interdite) et que se sont créés des idiomes comme le ''calo'', mélange de romani et de vieil espagnol, tout comme pour les juifs le ladino que parlent les séfarades, mixte d'hébreu et d'espagnol, ou le yiddish des ashkénazes, tiré de l'allemand ancien et aussi de l'hébreu..
Romanichels ou ''romani tschel'' (tschel=tribu) signifie simplement ''tribu d'hommes'' en romani Manouches, de ''manusha'' qui veut aussi dire homme en sanskrit.
Gitans (gypsies en anglais) vient d'Égypte, mais en grec ''gyps'' signifie recycleur, équarrisseur et ''gyftos'' ferronnier, ferrailleur... ainsi qu'une montagne. L'ethnonyme ''gitan'' désigne les roms ayant migré vers le sud, Espagne, Midi etc... (Gitanos) par opposition à ''Tsigane'' et il est peu utilisé par les Roms qui le considère comme péjoratif, tout comme ''tzigane'' -au 18ème, il fut remplacé par égyptiens.
Tsiganes. Désigne les Roms du nord et occidentaux, le terme, issu de Zingares (du sanskrit ''Sinti'') ou ''harijana'' (intouchable en sanskrit également)... [en grec ''astiganos'' qui est peut-être le dérivé de ''harijana'' désignait une secte ''qui ne touchait personne'' mais peut-être aussi ''que personne ne pouvait toucher'']... mais l'ethnonyme pourrait aussi venir de ''sagaie'', arme de jet qu'ils fabriquaient... et utilisaient ; il a donné ''Zigeuner'' en allemand, ''Cigány'' en hongrois, ''Zingaro'' en italien... et, utilisé lors de l’esclavage des Rom, dans les pays slaves, il est synonyme d'esclave donc péjoratif également -moins en occident-... Il fut celui des nazis: les Tsiganes préfèrent le S au Z, qui était tatoué sur eux par les SS dans les camps de la mort pour ''Zigeuner'' -et qui n'existe pas dans l'alphabet sanskrit-.


(2) Les yéniches, lien avec le peuple juif et kurde

Les Yéniches, un trait d'union avec le peuple juif ?

Comme tous les peuples "diasporés", les roms sont parfois  de culture différente et du coup, divisés: tsiganes ou manouches allemands, gitans espagnols ou méridionaux, roms roumains soi disant "acculturés" etc... Restent à présent les yéniches. C'est une communauté mystérieuse de 300 000 personnes vivant surtout en Alsace -la plus importante parmi les roms- souvent vanniers, chaudronniers ou ferrailleurs, sans doute issus d'origines différentes, de type européen du nord, parlant plusieurs langues dont l'une est proche du yiddish et portant des patronymes identiques à ceux des juifs... qui se définit parfois comme celte -un de leurs langages est proche du gaulois en effet-, rom, ou juif antiques, mais d'autres fois s'en démarque -par opportunisme?- et... vice versa. 
 
Il est probable et à présent attesté que leurs origines sont diverses : un groupe provient de paysans suisses et allemands survivants de la jacquerie du 16ème siècle dite la révolte des "rustauds" qui coûta la vie à un tiers -100 000- d'entre eux, et sans doute de soldats germains rescapés de la guerre de trente ans ayant fui la boucherie qui se seraient ralliés puis reliés entre eux. Cependant les nazis qui ne les considéraient ni comme roms ni comme juifs, les massacrèrent tout de même comme "asociaux". Leur vie est extrêmement précaire si bien qu'on a pu dire d'eux qu'ils étaient les roms des roms. Parmi eux, des familles d'exclus vivent dans des bidonvilles-décharges avec de très nombreux enfants, repliés sur eux-mêmes et -cause ou conséquence, sans doute les deux- parfois, l'alcoolisme y fait des ravages.. Ils ont aussi de grands musiciens dont les compositions rappellent celles des juifs de l'Est.

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 Migration supposée du peuple juif, parallèle à celle des roms


Juifs, kurdes et gitans, des liens antiques ?


Chassés et errants, furent-ils en contact avec les juifs identiquement sur les routes? Est-ce ainsi que se créa cette communauté qui incontestablement puise ses traditions dans les deux cultures? De même les kurdes de Turquie -musulmans!- souvent reliés aux roms, portent parfois traditionnellement autour du cou... la croix de Camargue ! qui ne peut provenir que d'ancêtres "gitans" catholiques issus du Midi de la France. La romité n'a pas de définition exacte -encre davantage que le judaïsme, qui est une religion, ayant depuis peu intégré les juifs noirs d'Ethiopie-  et par exemple dans "Enfance" (Gorki), Tziganok, l'esclave indispensable à la famille et pour cela aimé ou en tout cas respecté et envié par tous, autrefois trouvé bébé au pied d'une église et "adopte", a été "décrété" tzigane -par son allure? ou plus vraisemblablement par commodité pour pouvoir ensuite en faire ensuite un esclave-.


L'éducation nationale en cause

Note de moi : l'exclusion totale entraîne parfois des mariages entre membres de groupes restreints, ce qui n'est pas bon génétiquement, voir les rois de France -ou d'ailleurs.- Et même dans des cas -rares- où on tente de les inclure, il arrive qu'ils le refusent par orgueil ou méfiance -et on peut les comprendre lorsque l'on voit ce que ces "tentatives" parfois cachaient. Ainsi, dans un lycée de Créteil où ils avaient établi un camp -sur une pelouse, ce qui ne gênait personne- lorsque, avec une collègue, nous étions venus leur proposer d'inscrire leurs jeunes qui erraient souvent sur le site -ils se servaient simplement des toilettes et de l'eau- la chef du clan, une femme -très pieuse- avec laquelle nous avions bavardé autour d'un thé, refusa fortement car nous dit-elle, elle tenait à ce qu'ils soient "bien élevés" et n'avait pas trop confiance en l'éducation nationale, préférant se charger elle-même avec ses brus de leur éducation, strictement familiale. Elle redoutait plus que tout qu'un de ses nombreux petits-fils (handicapé -trisomique-) ne lui soit retiré et placé en institution, la famille lui paraissant le seul rempart contre l'exclusion de ceux qui sont hors norme... et n'avait peut-être pas tort. [Une solution serait les camions-écoles dont l'expérience a été tentée au départ par des instituions religieuses catholiques, avec succès... mais très sporadiques.]
 
Même notre arrivée -sans rendez-vous- dans le "camp" avait été arrêtée par deux jeunes costauds surgis devant la "porte" tels des hallebardiers en faction -le camp était établi de manière circulaire avec un accès et un seul- qui nous avaient demandé d'attendre, puis escortés chez la chef, leur grand-mère. Ce n'est qu'après son aval qu'ensuite nous pûmes circuler librement. Elle s'en excusa, ils étaient obligés car ils avaient peur des agressions. 

Voir à ce sujet l'excellente vidéo de John-Paul Lepers (lien) : "Qui a peur des gitans?" 

[Dans les Balkans, cf Le courrier des Balkans (lien) -plus encore qu'ailleurs- la discrimination envers les enfants roms à l'école est quasi institutionnalisée.]

Les roms, comme les juifs, peuple lui aussi "errant", portent souvent des noms de villes ou de pays, sans doute indiquant leur origine : France, Lisbona, Stambouli, Maurel etc... et la culture juive a quelques traits communs avec la leur, le syncrétisme en plus -chez les roms-.

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(2) L'éducation nationale en cause

L'éducation nationale en cause

Note de moi : l'exclusion totale entraîne parfois des mariages entre membres de groupes restreints, ce qui n'est pas bon génétiquement, voir les rois de France -ou d'ailleurs.- Et même dans des cas -rares- où on tente de les inclure, il arrive qu'ils le refusent par orgueil ou méfiance -et on peut les comprendre lorsque l'on voit ce que ces "tentatives" parfois cachaient. Ainsi, dans un lycée de Créteil où ils avaient établi un camp -sur une pelouse, ce qui ne gênait personne- lorsque, avec une collègue, nous étions venus leur proposer d'inscrire leurs jeunes qui erraient souvent sur le site -ils se servaient simplement des toilettes et de l'eau- la chef du clan, une femme -très pieuse- avec laquelle nous avions bavardé autour d'un thé, refusa fortement car nous dit-elle, elle tenait à ce qu'ils soient "bien élevés" et n'avait pas trop confiance en l'éducation nationale, préférant se charger elle-même avec ses brus de leur éducation, strictement familiale. Elle redoutait plus que tout qu'un de ses nombreux petits-fils (handicapé -trisomique-) ne lui soit retiré et placé en institution, la famille lui paraissant le seul rempart contre l'exclusion de ceux qui sont hors norme... et n'avait peut-être pas tort. [Une solution serait les camions-écoles dont l'expérience a été tentée au départ par des instituions religieuses catholiques, avec succès... mais très sporadiques.]
 
Même notre arrivée -sans rendez-vous- dans le "camp" avait été arrêtée par deux jeunes costauds surgis devant la "porte" tels des hallebardiers en faction -le camp était établi de manière circulaire avec un accès et un seul- qui nous avaient demandé d'attendre, puis escortés chez la chef, leur grand-mère. Ce n'est qu'après son aval qu'ensuite nous pûmes circuler librement. Elle s'en excusa, ils étaient obligés car ils avaient peur des agressions. 

Voir à ce sujet l'excellente vidéo de John-Paul Lepers (lien) : "Qui a peur des gitans?" 

[Dans les Balkans, cf Le courrier des Balkans (lien) -plus encore qu'ailleurs- la discrimination envers les enfants roms à l'école est quasi institutionnalisée.]

Les roms, comme les juifs, peuple lui aussi "errant", portent souvent des noms de villes ou de pays, sans doute indiquant leur origine : France, Lisbona, Stambouli, Maurel etc... et la culture juive a quelques traits communs avec la leur, le syncrétisme en plus -chez les roms-.

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(2) La France vue de l'étranger !!!

Des articles de journaux
Libération

"Quelques 300 000 Tsiganes (Sintis et Roms) vivent en Allemagne en 1933. (lien). Ils ont la nationalité allemande. Nombre d’entre-eux ont combattu pendant la première guerre mondiale et s’engagent en faveur de la démocratie sous la république de Weimar. La « prise de pouvoir » par les nationaux-socialistes signifie pour eux le début d’un temps où ils sont privés de leurs droits et persécutés pour des raisons racistes, et qui se termine par un génocide." Vous aurez noté le "privé de leurs droits" je suppose. Ça commence toujours de la même façon en effet, hélas, comme le note un autre site qui parle juste lui aussi : "Il faut garder en mémoire les paroles d’une rescapée des camps de la mort, citée par Claire Auzias, à propos de l’extermination des Roms en Allemagne : “Tout d’abord ils sont déclarés asociaux, ensuite on les met dans un camp de concentration, enfin on les extermine.

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La Libre-Belgique

Les Roms sont confrontés à une forme de discrimination inédite en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Hommes, femmes et enfants sont expulsés dans plusieurs démocraties sous prétexte qu’ils constitueraient un risque pour l’ordre public. (George Soros dirigeant le Fond de gestion Soros.)
Les Roms sont persécutés partout en Europe depuis des siècles : évictions et expulsions collectives dans plusieurs démocraties européennes d’hommes, de femmes et d’enfants sous le prétexte qu’ils constitueraient un risque pour l’ordre public.
Récemment, la France a initié les procédures d’expulsion de tous les Roms non français, les considérant comme un groupe criminel, sans qu’aucune procédure juridique n’ait permis de déterminer si ces individus ont commis un quelconque crime ou s’ils représentent un risque à l’ordre public. Les agissements de la France font suite à ceux de l'Italie et de son "programme de sécurité" de 2008, qui avait qualifié les soi-disant "nomades" de menace à la sécurité nationale et avait donc imposé un recours législatif d’urgence visant à l’expulsion des Roms non italiens.
[...] l’expulsion de citoyens de l’Union européenne sur la base de leur origine ethnique sous couvert d’une quelconque activité criminelle est en totale violation des directives européennes sur la discrimination raciale et du droit à la libre circulation entre les Etats de l’UE.
Il est en effet un principe légal établi que le crime doit être prononcé par la détermination de la culpabilité d’un individu devant une cour de justice. De plus, les criminels condamnés ne sont pas habituellement expulsés s’ils sont citoyens d’un autre Etat de l’UE. Ce que la loi européenne prévoit en revanche est que la décision d’expulsion soit prononcée au cas par cas, et jugée nécessaire proportionnellement au crime commis. Cette décision doit en outre prendre en considération certains autres éléments (comme la force des liens que l’individu entretient avec la communauté).
[.... ] Depuis la Seconde Guerre mondiale, les européens ont toujours considéré inacceptable de soumettre un groupe, quel qu’il soit, à un châtiment collectif ou à une expulsion de masse sur la base de l’origine ethnique de ses membres; le fait donc de considérer les Roms de façon collective, au mépris des droits fondamentaux au nom de la sécurité, constitue un précédent inquiétant.
[... ] En réponse à la position de la France, le gouvernement suédois a aussi appelé à une action concertée de l’UE pour encourager la réinsertion des Roms.
Les Roms veulent et peuvent s’intégrer pour peu que l’opportunité leur soit offerte [....] C’est parce qu’ils sont confrontés à une discrimination et à des privations scandaleuses chez eux qu’ils continuent de migrer un peu partout en Europe. L’UE doit admettre que la nature pan-européenne de ce problème exige une stratégie globale et efficace pour favoriser la réinsertion des Roms.
La responsabilité élémentaire de sauvegarde des droits et du bien-être de tous les citoyens est du ressort des Etats membres de l’UE. Les politiques et les programmes pour permettre la réinsertion à l’emploi, à l’éducation, à la santé et au logement doivent être mis en œuvre aux niveaux local et national. Mais l’UE a un rôle déterminant pour motiver, coordonner, contribuer financièrement et contrôler de tels efforts dans le cadre d’un plan d’envergure européenne.
En 2009, l’UE a [...] a donné son aval pour que des fonds structurels soient utilisés pour répondre aux problèmes de logement en faveur des communautés marginalisées, et en particulier des Roms. C’est un premier pas mais [...] cela devrait être étendu à l’éducation, à la santé et à l’emploi. [... ] à l’éducation dès la petite enfance, plutôt qu’uniquement dans le cadre de la formation professionnelle.
La pauvreté structurelle dont sont affligées les communautés Roms est intimement liée au manque d’instruction et au chômage. Les initiatives Europe 2020 de la Commission établissent des objectifs spécifiques pour élever le taux de réussite scolaire et les niveaux d’emploi pour tous les citoyens de l’UE. Les Roms sont tellement à la traîne dans ces deux domaines par rapport à leurs concitoyens que les objectifs visant à réduire ces écarts devraient être totalement intégrés au plan Europe 2020.
Le fossé le plus important entre les Roms et le reste de la population n’est ni culturel ni lié à leur mode de vie - comme les médias voudraient nous le faire croire - mais est bien un problème de pauvreté et d’inégalité. [....] Les logements ségrégatifs sont une barrière à l’intégration et ne génèrent que préjudices et échecs [.... ] [ce sont] d’énormes bidonvilles et implantations dépourvus de réseau sanitaire et des conditions élémentaires essentielles à une vie digne. La détresse de tant de millions de Roms au XXIe siècle constitue une caricature des valeurs européennes et entache la conscience de l’Europe.
La détresse des Roms n’est pas... un problème de sécurité à court terme qui peut être résolu par des mesures draconiennes visant à déplacer les personnes d’un pays à un autre. Cette situation fragilise les valeurs européennes et les principes du droit [...]
Les Roms d’Europe constituent la plus importante minorité ethnique de ce territoire, et le segment de population le plus jeune, avec la plus rapide croissance démographique. [....] L’Europe ne peut pas se permettre une autre génération perdue. C’est une question de droits humains et de valeurs essentielles, et une question cruciale pour la paix et la cohésion des sociétés à travers l’Europe.
Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats
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La France vue à l'étranger: 

La jornada
(Mexique) :
1er septembre 2010, article cité par Marianne (lien) sur le
 
L’holocauste des Roms, hier et aujourd’hui

1496 : essor de la pensée humaniste. Les Roms allemands sont déclarés traîtres aux pays chrétiens, espions pour les turcs, porteurs de la peste, sorciers, bandits et voleurs d’enfants.
1710 : siècle des Lumières. Un édit envoie à la potence, sans autre forme de procès, tous les Roms adultes de Prague. Jeunes et femmes sont mutilés. En Bohème, on leur coupe l’oreille gauche. En Moravie, l’oreille droite.
1899 : apogée de la modernité et du progrès. La police de Bavière crée une section spéciale des questions Roms. En 1929, cette section est transférée à Munich puis en 1937, à Berlin. 4 ans après, un demi-million de Roms meurent dans les camps d’Europe centrale et de l’Est.
Taxés de criminels invétérés, arrêtés massivement, dès 1938, ils sont incarcérés dans des blocs spéciaux de Buchenwald, Mauthausen, Gusen, Dautmergen, Natzweiler et Flossenburg. A Ravensbruck, Himmler crée un espace pour sacrifier les femmes roms soumises à des expérimentations médicales. 120 fillettes sont stérilisées... Des milliers d’autres Roms sont déportés de Belgique, Hollande et France vers Auschwitz, parfois des quasi-centenaires, des femmes enceintes et un grand nombre d’enfants.
Aucun des 5000 Roms du ghetto de Lodz (Pologne) […] ne survécut.
En Yougoslavie, Roms et juifs étaient exécutés pareillement dans le bois de Jajnice. Les paysans se rappellent encore les cris des petits Roms conduits sur les lieux d’exécution.
Dans les camps, seul leur amour pour la musique leur servit parfois de consolation. À Auschwitz, affamés et pouilleux, ils se réunissaient pour jouer et encourageaient les enfants à danser. Mais le courage des guérilleros Roms de la résistance polonaise dans la région de Nieswiez resta légendaire. La musique fut un facteur qui maintint leur unité et les aida à survivre, tout comme la religion le fut chez les chrétiens, les juifs et les musulmans.
Leur génocide ne fut pris en considération ni à Nuremberg ni après. Le gouvernement d'Adenauer déclara que leur extermination avant 1943 avait obéi à "des politiques d’État légales" (!) si bien que les victimes d’avant cette date ne reçurent aucune indemnisation. Robert Ritter, l'expert nazi en extermination des Roms, fut libéré. Ce n’est qu’en 1982, 39 ans après, qu’il fut admis que les victimes avaient droit à des indemnisations - la majorité était morte-.
Plus des trois quarts des Roms, 12 à 14 millions, vivent en Europe centrale et de l’Est. La Yougoslavie socialiste de Tito fut la seule à reconnaître aux Roms les mêmes droits qu’aux minorités croates, albanaises et macédoniennes.

La déportation massive de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie ordonnée par Sarkozy où ils se trouvent deux millions -la Roumanie, pays allié des USA et membre de l’OTAN dont le président, Traian Basescu, a qualifié une journaliste de ''sale tsigane''- est particulièrement perverse : la mortalité néonatale des Roms y est 9 fois plus élevée que la moyenne européenne, et leur espérance de vie dépasse à peine 50 ans.
130 manifestations devaient se dérouler en France et devant les ambassades françaises de plusieurs pays avec le soutien d’organisations des droits humains, de syndicats, de partis de gauche, d’écolo... Selon Ricardo Martinez de Rituerto -elpais.com- le Parlement européen a cloué hier au pilori la France et Nicolas Sarkozy qui expulse -déporte- des centaines de citoyens européens au motif de leur nature prétendument "criminelle". On a du mal à croire qu’en 2010, après le terrible passé de l’Europe en matière de racisme et d’intolérance, qu’une ethnie entière puisse encore être ainsi criminalisée et signalée en bloc comme un problème social.  

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L'union romani d'Espagne à présent, citée par Maryvonne Leray, cyber résistante, (lien) du "Cri du peuple".



Références:
Claire Auzias, Marcel Courtiade, "Samudaripen"
Jean-Pierre Dacheux, Petre et Sylviu Petcut, Elizabeth Clanet, Samir Mile, Tatiana Sarbu, Alain Reyniers, Virgil Ciomos (Institut d'études tsiganes, N 29)  
Jean-François Berger, Bernath Gabor, Andras Biro -dissident hongrois-, "Onze siècles d'oppression"
Tony Gatlif, "Le génocide oublié"
Yan Hancock, "Nous sommes des roms"
Kusturica, "Le temps des gitans" (film)
Mattéo Maximof, "Le prix de la liberté" (sur les netocis)
Miguel Haler, ''La route des gitans'' (roman)
Rajko Djurik, (poèmes)
Marcel Courtiade, professeur à la Sorbonne, "Les roms"
Jean-Marc Turine, "Le crime d'être rom"
Régis Blanchet, "Les roms, un peuple mémoire" 
Léon Poliakov, "Histoire de l'antisémitisme" (1)
Albert Londres, "Le juif errant"
Hélène Larrivé, "Noces kurdes" (2)
Gérard Huet, romanologue, auteur de dictionnaires sanskrit-français
Yvon Massardier, romanologue, auteur d'un dictionnaire romani-français
Nadine Stchoupak, romanologue rom, auteur d'un dictionnaire sanskrit-français (3)
Jacques Leclerc, linguiste http://ricetrac2.blogspot.com
Henriette Asseo, "Les tziganes, une destinée européenne"
Yeta Lomka, Awina Borghese, Bartoch, musiciens, auteurs de la musique du film cité préc.
Pierre Derlon, "Tradition occultes des tsiganes"
Yan Yoors, "Sur la route avec les roms Lovaras" 
Roberto Lorier "Pâni et le peuple sans frontières" (4)
Alain Berto, anthropologue -université Paris 8-
Rosa Raidic, Zlato Levak, déportés 
Lydia Chagoll "Tsiganes sous la croix gammée"
Michel Collon, Baptiste Cogitore

(1) Non directement relié au roms si ce n'est parce que les reproches faits aux juifs réfugiés en Pologne étaient à peu près les mêmes que ceux que l'on fait aux roms actuellement. 
(2) Texte de moindre importance pour la question si ce n'est que le héros kurde, à la fin du roman, "avoue" à la narratrice qu'il est en fait à "demi gitan". http://larrive.info/Noces-kurdes.html
 (3)  Nadine Stchoupak, 1886/1941, sanskritologue russe exilée à Paris en 1904, condisciple d'Albert Mathiez, résistante -son mari mourut en déportation-. 
(4) Romancier et historien rom qui a commencé une saga de son peuple dont ce livre (lien) est le premier volet.. 

Remerciements à Anic Darnault (lien) pour son tableau "L'œil"
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(2) Les rroms par les rroms

une synthèse -avec certains points de détail divergents 
 
(''la voix des rroms'')

Les Rroms se subdivisent principalement en Rroms dits orientaux (85% du total); les Sintés (souvent appelés Manouches en France – 4%), les Kalés (ou Gitans – 10%); les Gypsies (ou Romanichals en Grande-Bretagne – 0,5%)... sans compter divers groupes de moindre importance numérique mais tout aussi Rroms que les autres Rroms. Au niveau européen, ils sont aujourd’hui sédentaires à 96%.
Le mot ‘Tsigane’ vient du grec Atsinganos (une secte qui a disparu au XIème siècle) existant bien avant l’arrivée des Rroms dans l'Empire byzantin et pratiquant une variante de la religion persane manichéenne, dont les fidèles refusaient le contact physique avec tous les autres d'où le terme Atsinganos (" non touchés ", mais ceci dans le sens inverse de la notion d'intouchable en Inde). Quand les Rroms arrivèrent à leur tour, venant d’Asie et gardant une certaine distance, les grecs les prirent pour un nouveau contingent. Ce mot de Tsigane n'a pas de définition réelle. Plusieurs groupes qui n'ont aucun rapport entre eux de par leur origine, leur culture, leur langue sont à l'occasion appelés Tsiganes par les populations environnantes, ignorantes et souvent racistes à leur égard. Ont pu être appelés Tsiganes les Irish Travellers (celtes), les Yéniches (germaniques), les Egyptiens des Balkans, les Rudar (ou Beás, roumains du sud de la Serbie).. Le 1er Congrès International des Rroms (Londres, 1971) a revendiqué notre droit légitime à être reconnu sous son véritable nom de ''Rrom''. On utilise parfois en France le terme "Rroms, Gitans et Manouches" pour spécifier les trois grandes branches de ce peuple.
Gens du voyage ? non
De leur arrivée en Moldavie et Valachie au XIV siècle jusqu'en 1856 les Rroms furent réduits en esclavage – donc largement sédentaires. A peine 4 % de la population globale des Rroms (environ 15 millions) est nomade. Ils ne l’ont jamais été par culture, mais par nécessité. Pendant des siècles, ils ont été chassés de pays en pays, presque partout en Europe, sous peine des pires sanctions, y compris la peine de mort… Dans l’Espagne du 16ème siècle, tout Rrom (Gitan, en ce pays) surpris en train de parler sa langue maternelle était puni de mutilation… ce qui explique que le rromani s'y transforma en '' Kaló '', un idiome  plus espagnol que rromani…

Repoussés systématiquement, les Rroms d’Europe occidentale ont dû développer des moyens de subsistance adaptés à ce genre de vie : travaux agricoles saisonniers, travaux de réparation notamment de chaudronnerie, vannerie, voyance, maquignonnage, petit commerce ambulant* compatible avec la mobilité, dont certains sont aujourd'hui très fiers et qui constitue un Droit de l'Homme reconnu et pour l'exercice duquel tous les Rroms se battent.
* Thèse un peu différente de celle précitée qui supposait qu'il s'agissait déjà de leurs professions avant le départ de l'Inde.
Le romani

C'est indiscutablement indienne et proche du hindi, langue de l’Inde. Son vocabulaire et sa grammaire de base sont indiens aux trois quarts. Le reste est constitué de vocabulaire emprunté principalement au persan, au grec et ensuite aux langues européennes de contact. Malgré sa prétendue diversité dialectale, le rromani est une seule et même langue et les Rroms de Russie, d’Albanie, de Grèce etc. peuvent très facilement communiquer entre eux en rromani – à la seule condition de ne pas l'avoir oublié… Ecrit depuis le début du 20ème siècle dans des alphabets différents selon les pays, le rromani dispose depuis 1990 d’une écriture commune laquelle permet notamment une meilleure diffusion de la littérature rrom. Dans certains pays, comme la Roumanie, il est enseigné à l’école et, en France, l’INALCO dispense une formation complète en langue et civilisation des Rroms.
La Roumanie

Le mot ''Rrom''vient du sanskrit ''omba'', qui signifiait "artiste, artisan, qui crée de son esprit, de ses mains". Certes, la Roumanie compte le nombre le plus important de Rroms – près de deux millions, mais c'est un hasard : tous les Rroms ne sont pas Roumains et tous les Roumains ne sont pas Rroms .
Les nazis, le samudaripen

Etaient considérés comme Rroms ceux qui avaient un seul arrière grand parent rrom.
(Note de moi: les nazis étaient apparemment plus ''exigeants'' envers les rroms qu'envers les juifs!)
Les Rroms en tant que peuple étaient condamnés à l’extermination, voir l’ordonnance d’Himmler de 1938 car quoique ''aryens'' ils étaient considérés par les nazis comme des parias, asociaux. Il ne faut pas oublier, au-delà des morts, tous les Rroms restés orphelins, veufs et veuves, stérilisés, traumatisés à vie dans leur corps et leur esprit par la folie nazie.
En 1997, le président des Etats-Unis Bill Clinton a choisi le professeur Ian Hancock, un intellectuel rrom, comme membre du U.S. Holocaust Memorial Council en tant que représentant du peuple rrom. Au cours des dix-sept ans d’existence de ce Conseil, c’était la deuxième fois seulement qu’un représentant rrom pouvait faire partie des 65 membres qui le composent. Lors du procès de Nuremberg qui jugea les criminels de guerre nazis, aucune déposition de Rrom ne fut entendue. Pourquoi ?????
Plus de 6 décennies après la libération des camps, la population rromani attend toujours que le monde reconnaisse son martyre sous le régime nazi. Jusqu’à nos jours, seules les victimes rroms de nationalité allemande ont reçu des ''réparations'' financières et sur le plan de l’histoire, presque rien n'est fait pour la reconnaissance du Samudaripen.
Roms célèbres


Django Reinhardt, Matéo Maximoff, Yul Brynner, Serge Poliakoff, Otto Müller, Camarón… 

Fête nationale

Le 8 avril est une vieille fête des Rroms de Transylvanie – le "jour des chevaux" … mais elle a pris une nouvelle dimension plus récemment et beaucoup de Rroms par le monde la célèbrent désormais comme la date du premier congrès mondial des Rroms en 1971. En France, ''La voix des Rroms'' a instauré cette tradition depuis 2005 et organise chaque année une Semaine de la culture rromani. En ce jour important pour le peuple rrom, une pensée va tout naturellement aux victimes du Samudaripen.
SI MAN JEKH SUNO . J'ai fait un rêve. 
Note : par ailleurs, ce site se démarque de l'association "Romeurope" que tous les rroms ont quittée. 
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(2) Commentaires et discussions

Roms et délinquance, le point de vue d'un avocat (lien) Ne ratez pas l'article de Me Eolas (lien) sur la prétendue délinquance des roms*, beaucoup plus souvent victimes qu'auteurs, ainsi que son estimation du coût de la reconduite à la frontière d'une personne :  20 970 euros ! Me Eolas (lien.)* Cibles faciles qui n'iront pas se plaindre au commissariat et intenter un procès en DI... et si l'un disparait, on ne le cherchera pas trop... 

Ni le blog linguistique de Bruno Dewaele  (lien) -"La voix du Nord"-

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A en juger par le succès de ce blog -en une semaine voir en fin de blog- on peut tout de suite dire que Sarko a fait "plus qu'une faute, une erreur" (Talleyrand)... et une énorme. Ca fait chaud au cœur.
Propos de comptoir entendus hier à ce sujet par un gus très très remonté contre Sarko -donc "d'accord avec moi"-.. mais pas pour les mêmes raisons : 
-"Mais c'est pas tout ça" -il parle des Droits de l'homme-... "mais le plus pire, c'est que ça va nous coûter cher cette combine, parce qu'ils vont revenir et il (Sarko) va encore leur payer l'avion pour le retour, avec nos sous. Et nos retraites ?" Mesquin mais pas idiot. Il fallait y penser. Le coût estimé de la reconduite à la frontière d'une personne est de plus de 20 000 euros, voir l'article de maître Eolas  (lien) à ce sujet. 

Une observation : presque tout le monde -il est vrai que Saint-Ambroix n'est pas le monde mais nous allons voir un post à ce sujet dont l'auteur est un homme cultivé qui fait de même - confond systématiquement "rom" et roumain ; pas mal de gens assimilent roumain et délinquant... et par extension, délinquant et étranger! Non, non non, roms ne signifie pas roumains -même si certains sont roumains comme des arabes peuvent être allemands, polonais, suédois ou français- ; non, les roumains ne sont pas particulièrement délinquants -même s'il en est parmi eux, parfois d'ailleurs de "faux" roumains- ; et non, les étrangers -à milieu social équivalent- ne sont pas plus délinquants que les français. A savoir, dire, répéter jusqu'à ce que ça rentre.
http://larrive.info
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Les commentaires

 
Yveline David
Merveilleux travail. Il faut absolument faire savoir tout ce que vous rapportez dans votre blog. Il faut que le monde sache... je ne parle pas des gouvernements qui eux.. savent fatalement. mais comment faire gronder l'histoire de ce peuple ignoré par la plupart. Faisons savoir et connaitre leur histoire... Partageons et transmettons. A bientôt.

Hélène Larrivé
Merci de tout cœur, du coup, j'ai rajouté le montage diapo. Etes-vous d'Aubenas ? Hélène



Lioubov Dormeur a dit…
Bonjour, Peut-être pourriez-vous transmettre au peuple Rom qu'un auteur français, vivant et très célèbre, est ému et défend leur cause depuis longtemps, grâce au talent de sa plume ? J'ai nommé, Gabriel Matzneff, un autre "métèque"...

Lioubov Dormeur a dit…
PS : Un autre lien ami de la cause, les penchants du roseau
Hélène Larrivé a dit… Merci beaucoup. Hélène
Gosse a dit…
Bonjour, Excellent blog historique, très documenté. Je suis stupéfait d'apprendre que le Génocide Roms n'a pas été reconnu au Procés de Nuremberg. C'est comme si on me disait que la Seconde Guerre Mondiale n'était pas formellement terminée. Je vous transmets un lien vers un confrère à vous qui a écrit un post très bien construit sur le génocide des Roms. Jack52, sur Marianne.
C'est le commentaire n°10 Bravo pour vos blogs. Gosselent
Je viens du site de "Marianne". Voici ma réponse à un monsieur pourtant cultivé mais dont le vocabulaire un peu court (?) lui fait écrire "voleur" à la place de "rom".
"Vous faites des erreurs de vocabulaire, Jack. Le génocide des roms, on dit "samudaripen" -la moitié d'entre eux a disparu gazée pendant la guerre- n'a pas été reconnu à Nuremberg... alors dire que "les persécutions bien réelles qu'ils ont subies ne les qualifient nullement pour enfreindre les lois de quelque pays que ce soit" est à tomber raide... De plus, ils sont expulsés -vous avez lu la circulaire- parce que roms, ce qui est exactement la définition du racisme.... [Cela, les expulsions] "se pratique partout à travers le monde -précisez-vous- de quel droit le refuse-t-on à la France?" Du droit que peut-être (?) "on" serait un peu "mieux" question droits de l'homme que des pays comme les Etats unis, la Chine ou la Corée du nord par exemple, mm ? ..."les Roms sont des citoyens européens et ne sont donc pas des étrangers..." et oui, c'est comme ça. Mais vous continuez par une interrogation douloureuse "devrait-on se refuser à punir des voleurs parce qu'ils appartiennent à une minorité jadis persécutée?" Là mon cher, vous décevez, "on pouvait dire, ô dieux, bien des choses en somme" (Cyrano de Bergerac) mais carrément le mot "voleur" qui surgit à la place de "rom", c'est un peu court ! Vous tentez ensuite une justification avec des propos indémontrables, comme toujours... vous référant in fine à "une émission de télévision" sans précision. On raye. Les statistiques ne disent rien du reste et ne peuvent rien dire. On peut tout de même observer que les roms comme les SDF sont des proies faciles pour les délinquants: leur mode d'habitat les rend vulnérables à toutes sortes de bandes qui profitent de ce qu'ils ne viendront pas porter plainte au commissariat du coin. "Les expulsions ne sont pas l'envoi dans les camps de la mort en wagons plombés", soit, mais le principe est le même: on maltraite des gens simplement parce qu'ils font parti d'un certain groupe ethnique ou culturel. Point. On leur porte préjudice seulement pour cela. Que ce préjudice soit une analyse hâtive, une baffe, un charter, des insultes ou la mort n'est alors plus qu'une question de degré, non de nature. Vous voyez la dérive? "Pourquoi les Roms quittent-ils la Roumanie et la Bulgarie?" vous demandez-vous finement ensuite. Je m'attendais à ce que vous supposiez qu'elle ne procure qu'un bien être insuffisant à ces gens un peu chochottes mais non, vous reconnaissez que les Roumains et les Bulgares les maltraitent, je n'aurai donc pas à vous apprendre que leur espérance de vie est inférieure de 13 ans dans ces pays à celle des non roms etc.. Mais vous ajoutez aussitôt : "devons-nous résoudre les problèmes que ces peuples ont créés?" "Ces peuples", je l'espère, désigne les roumains et bulgares non roms au pouvoir dans ces pays et non leurs victimes. Ma foi, je vais vous citer Monseigneur de Walhens, le philosophe qui a sauvé en 43 l’œuvre de Husserl -elle eût été pilonnée sinon par les nazis parce qu'il était juif- recteur de l'université catholique de Louvain, qui, alors que j'étais une étudiante en philo mariée à un révolutionnaire maghrébin expulsé de France et ne pouvant retourner dans son pays... de Walhens donc, comme que je le remerciais de nous avoir accueillis -il nous avait procuré immédiatement logement, bourse d'étude et le statut de réfugié politique pour H.- m'interrompit à sa manière un peu hautaine -involontaire, il avait davantage la stature d'un bûcheron flamand que d'un évêque- : "Madame, ne nous remerciez pas. C'est vous qui nous faites l'honneur de venir chez nous et non l'inverse." J'en ai eu les larmes aux yeux et je les ai encore en l'écrivant. Alors s'il vous plaît, Jack, pensez à cela comme moi chaque fois que vous voyez des étrangers en situation dramatique chez "nous" : ils nous font l'honneur de venir se réfugier en France. Soyons en dignes, bordel. 
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Excellente l'idée de Gosselent de donner des subventions aux paysans qui accepteraient de prêter leurs terres quelque temps aux gens du voyages en général dont les roms -qui dans leur majorité n'en sont pas, sauf par nécessité- il y a en effet beaucoup de jachères -c'est obligatoire pour les subventions- et parfois il s'agit de prés en bord de rivière agréables, mieux que le camp qui ici jouxte très exactement la station d'épuration." Voilà, je peux aller dormir.

Dimanche 10 octobre
Eva a ajouté un nouveau commentaire sur le message: Bonjour chère Hélène, ton blog est une MERVEILLE. J'y ai passé une dizaine d'heures, après l'avoir découvert. Et j'ai fait, à ma façon (présentation regroupée, par exemple, des thèmes) 2 posts sur mon blog à partir de cette superbe page, si bien documentée et si bien illustrée, dont je te félicite. Naturellement, j'ai cité la source, bien visible, en espérant que certains de mes nombreux lecteurs (bientôt 700.000 visites) viendront s'émerveiller sur ton blog. Toutes mes félicitations pour ton travail, je t'embrasse très fort, jolie soeur Eva."  
Merci infiniment !!! Hélène

 8 Novembre, de Roberto Lorier:
Bonjour, un grand bravo pour votre énorme travail  que je viens de finir de lire. D’où viennent ces gens qui veulent tout, leurs grandes décisions, leurs belles phrases ? Moi, je préfère la brindille sur le bord du chemin, et les tresses impeccables des petites filles. La brutalité, l’injustice, la haine, le mensonge, l’arrogance : le monde s’en est gavé et il en veut encore. La plupart des gens ignorent tout du ciel, et croient dur comme fer à ce qu’ils font. Ma femme, mes enfants et moi, on n’est pas des gens. Extrait ci-dessus de « Paroles Perdues » d’Alexandre Romanès : Il y a mille ans de cela... Une battue immense, peut-être la plus grande jamais organisée depuis le commencement de l'humanité, marchait dans un seul but : tuer d'autres humains ! Et il y en aurait bien d'autres durant les siècles à venir contre les nomades. Il envoya la mort engendrée par la guerre qui donne l'autorisation de tuer au nom d'un idéal officialisé et où chacun se donne bonne conscience sous couvert le plus souvent de religions qui étrangement ne l'autorisent jamais. 
Extrait ci-dessus de : "Pâni et le peuple sans frontières". Roberto Lorier. Nous, peuple Tsigane, marchands de sourires et citoyens du monde. Représentant officiel de la liberté. Nous resterons libres envers et contre tous ! Je suis à votre disposition pour toutes questions ou discussions. Amicalement, Roberto Lorier / Auteur de romans historiques Tsigane. roman.historique.tsigane@gmail.com

13 novembre
Jonathan Duhamel, champion mondial de poker : votre blogue est touchant.
18 Février, anonyme
Merci à vous, pour ce remarquable travail, passionnant de surcroît....émouvant. Très intéressant....c'est un petit bijou. je le note sur mon marque pages.
15 mars, anonyme
Je veux un pays je souffre de voir le mal fait aux roms moi je suis roms (gitan andalou), je pense que le temps est arrivé, un signe la vérité l'amour Jésus. Cordialement

dimanche 13 juin 2010


(2) Des chiffres et un diapo sur le samudaripen


Diaporama, les roms.


                                      Répartition des roms en Europe



 Une crainte mythique: en vert, ils représentent moins de 0,5 % de la population ! - ce sont les pays où ils ont été exterminés-


 Population actuelle: entre 5,8 et 13 millions, essentiellement en Bulgarie, Roumanie, Turquie, Hongrie, Espagne, Amérique -nord et sud-.

Moyenne donc de 10 millions, assez proche de celle des juifs (13 millions).. si on ne compte pas les 100 millions d'Inde. Force est d'avouer que même sur les massacres nazis, nous ne savons pas grand chose en termes de chiffres (lien avec un récent viki) qui varient de 195 800 à un million, ce qui plus que tout pose problème (lien).

On estime que 25 à 50 % de tous les roms européens ont été exterminés en 40, ce qui constitue un génocide comparable à la Shoah. A ceci près que les mesures à leur encontre ont été maintenues après la guerre. 


Soulignons toutefois que faire une statistique ETHNIQUE étant interdit en France par le Ministère de l'Intérieur, ainsi que dans tous les pays d'Europe, lorsqu'un ministre -de l’Intérieur !- assure qu'il y a dans le pays environ 50.000 roms et 200.000 roumains (?) ça pose question : ou il a "tourné" -on dit violé*- sa propre loi, ou il dit n'importe quoi... ou les deux. [Son homologue hongrois, lui, avoue clairement son ignorance.] Voir "ruminances". De fait nous verrons plus loin une carte sensiblement différente.


*Ce qui semble bien être le cas (lien )

samedi 12 juin 2010


(2) Bronislava Wajs, des histoires romanesques à l'infini : serions-nous tous issus de roms ? Un exemple paradoxal : les Sarközy et alliés

Des histoires romanesques courent tout au long de cette recherche. Beaucoup subodorent à l'âge adulte leur romité sans jamais l'avoir su enfant.... ou au contraire la cachent. Des jeunes auraient été enlevés -à des familles roms- ou quasiment "adoptés" et ensuite auraient perdu leur trace, volontairement ou non. Plusieurs sites, émouvants, dont les auteurs écrivent à mi-mot leur histoire m'ont interpellée, notamment celui de Taioulana, (lien) artiste alsacienne rom, apparemment élevée loin des siens après un drame que l'on devine. Un cas parmi d'autres, comme Romane qui elle aussi, s'interroge ou Bernard qui a récemment appris qu'il a été enlevé à sa -très jeune- mère rom par son père, descendant d'une famille historiquement connue. Serions-nous tous roms sans le savoir ?  Aurions-nous tous un ou des ancêtres roms? Quoi de plus facile en effet, comme le montre la "tradition" de l'esclavage en Roumanie, de prendre un enfant à une famille sans défense et l'élever sans jamais lui révéler son origine ? Quoi de plus tentant pour un/e rom de quitter les siens en les "oubliant" à jamais, surtout en cas d'amour partagé avec un/e gadjé ? Et quoi de plus banal d'exclure qui a "déchu"?

C'est le cas de Bronislava Wajs (1908/1987) poétesse rom, qui fut bannie par les siens pour avoir "violé" le tabou de l'écriture  -dit-on-:  elle écrivit et publia, avec, pendant un temps, un grand succès, mais mourut isolée et à présent, est quasi inconnue. Une interrogation : quid de ce tabou de l'écrit pour un peuple apparemment (?) issu de castes qui au contraire l'érigeaient en valeur absolue ? Pourquoi une tradition strictement orale ? Même les partitions musicales, les chants... -le cas de Django Reinhardt est une exception- doivent être écrits. L'exclusion de Bronislava cache-t-elle d'autres raisons peu avouables -pour ceux qui l'exclurent-: les roms ne sont pas exempts de machisme et il est possible qu'une jeune et jolie femme qui s'installe en ville et devient célèbre n'ait pas suscité que de l'admiration chez les patriarches. Cf le livre de Colum Mc Cann, "Zoli":


Zoli silencieux ou poète gitan
Bronislava Wajs dite Papusza -poupée-, polonaise a vécu dans une cabane abandonnée en Silésie où elle est morte en 1986. Symbole de sa communauté, sa vie commence par un drame. Sa famille, despotique comprenait six filles dont la vie était rude. En 43, c'est la guerre : la garde Hlinka entraîne les Roms du village sur la glace... qui cède. Tous se noient sauf Papusza et son grand père, lecteur de Marx -en cachette-. Celui-ci la prendra en charge, l'enverra à l'école malgré la tradition et elle deviendra chanteuse compositrice, un statut privilégié parmi les Roms. Quand la guerre se termine, elle rencontre Stephan Swann, écrivain à demi-slovaque exilé et le poète communiste Martin Stránský qui la publie ''afin d'instruire les ouvriers''.... ''Imaginez si nous pouvions nous élever''... Papusza, c'est la voix de la poussière qui séduit immédiatement. Swann la quitte -il la voit comme un animal de compagnie exotique plus que comme une femme au talent exceptionnel.- Très vite, elle est célébrée dans toute la République slovaque, ses poèmes, récités à la radio. Les Roms sont surpris de la ferveur des gadjés





Mais le pouvoir communiste veut faire d'elle une icône, un modèle d'assimilation et l'utilise malgré elle : les réticences des roms à être ''libérés de leur primitivisme'', à s'installer dans des préfabriqués, à voir leurs chevaux pris pour les coopératives et leurs voitures brûlées sont vives. "Une fois qu'ils vous ferment la lune, ils (les "gadjés") sont toujours après vous pour que vous leur en soyez reconnaissants'' dit Bronislava dans une lettre à sa fille. C'est alors qu'elle est rejetée par les siens pour  "trahison". Elle jure qu'elle n'écrira plus jamais, qu'elle va brûler tous ses poèmes, détruire les enregistrements de ses chansons et disparait dans les bois. "Avec des larmes et du sucre, ils nous font avaler tous les mensonges et génèrent du désordre sous couvert de sympathie''... "sous le rire, la souffrance couve, à l'intérieur de nos veines.'' "Zoli", une histoire de persécution, de fatum dont aucun rom ne  peut tout à fait se libérer (traduite du tchèque et reprise par l'écrivain irlandais.)

La famille Sarkozy à présent, un archétype (lien.)